Mont Haroune
Après avoir traversé Petra, et refusé l'aide des guides, des chevaux-taxi et des loueurs de chiens, malgré la distance, la chaleur, le manque d'ombre, les chiens féroces et j'en passe, on marche vers le Mont Haroune, situé à 1300 mètres d'altitude. A peine arrivés sur le début du sentier, on une mamie Bedouin, blottie dans une grotte, nous appelle pour boire le thé.
Après cette pause bien méritée, on descend dans la vallée avant de se faire accoster par des gosses qui veulent des gateaux. La mère nous invite dans sa maison pour boire le thé.... La grand mère et Fadwa une gamine de 12 ans (elle nous dit qu'elle en a dix mais ça fait pas beaucoup..) tente de nous vendre des bijoux en plastique, de fausses pièces antiques et des tapis en poil de chèvre (ou de chameau), en attendant le thé. Toute la famille habite dans un grotte plutôt bien aménagée. Une cour avec potager, un poulailler, un espace pour les chèvres et les chevaux...le luxe !
Il est 11h, la rando doit durer 7 heures, on ne l'a toujours pas commencé : on y va !
En chemin, on croise un âne solitaire, des chameaux, un village troglodyte, des pierres de couleurs (jaunes, rouges, roses, marrons, bleues), mais pas âme qui vive. Il fait chaud, il 'y a pas d'ombre. Un arbre nous abrite le temps d'un déjeuner Jordanien. Au menu, oeuf, pain et vache qui rit (mouches en supplément) !
Au pied de la montagne, les pierres remplacent le sable. On grimpe pendant une heure avant d'arriver à un premier point de vue. On y aperçoit des montagnes jaunes, vertes, noires, le désert, des oasis, la mer morte (encore une fois faut bien regarder....). On se dit qu'on a vraiment bien fait de finir le voyage ici, c'est tellement beau, tellement différent de tout ce qu'on a pu voir avant : trop bon !
On continue l'ascension sous les yeux aiguisés de caméléons bleus et de chèvres Bédouines. On arrive enfin sur le toit du mausolé du Mont Haroune (abritant la tombe de Aaron, le frère de Moïse...). D'ici, la vue à 360° est extraordinaire (voir vidéo). Tandis qu'on délire avec l'appareil photo, le gardien du mausolé débarque de nulle part. On comprend enfin le sens exact de l'expression 'il n'y a pas un Bédouin'. Lorsqu'il n'y a pas un bédouin, c'est vraiment que le coin est tranquille, vous vous sentez même très seul !
On redescendant, on croise Fadwa qui nous invite dans sa maison. Elle nous prépare le thé et me donne un peu de son déjeuner : vraiment top l'accueil Bedouin. La gamine, prépare la bouffe, les gosses de huit ans surveille le thé...encore une fois, on se sent bien loin de la France !
Il est 18h30 lorsqu'on retraverse Petra. Il n'y a pas un chat (variante de l'expression 'Pas un Bédouin'). Les stands de souvenirs sont laissé à l'abandon, cartes postales, bijoux, pierres, sans surveillance...ça fait vraiment bizarre !
On reste sur les hauteurs de la cité en attendant le coucher du soleil, on se sent dans une autre dimension ici. Nos premiers pas en Jordanie nous ravient.